Victus
Prix éditeur : 28,00 €
Collection : ACTES SUD
Éditeur : ACTES SUD
EAN : 9782330016050
Parution : 15 mars 2013
Pagination : 768 p.
Poids : 695 g.
Coup de cœur
La vie de Marti prend un drôle de tournant quand, revenant de beuverie, il détourne un corbillard et finit dans une vitrine avec le mort sur le lustre... Il a quatorze ans et un choix à faire : rentrer à Barcelone affronter la colère de son père ou partir en apprentissage chez un certain Vauban pour y apprendre l’ingénierie.
Son apprentissage prend fin sur une dernière question de Vauban sur son lit de mort : "Quelle est la défense parfaite ?". L'Espagne déchirée dans des guerres intestines, où toutes les armées d'Europe viennent mettre leur grain de sel, semble être le terrain de jeu idéal pour y trouver une réponse.
Mais Marti va vite découvrir que la guerre est beaucoup plus sale que ce qu'il a pu en apprendre sur le papier. Et que les ennemis ne sont pas toujours là où on l'on croit. Ballotté d'une armée à l'autre, de siège en siège, Marti ne pense qu'à sa question : "Quelle est la défense parfaite ?". Jusqu'au siège de Barcelone où la guerre échappe des mains des gentilshommes pour être saisie par des civils qui n'ont rien à perdre. Et qui vont en crever jusqu'au dernier.
Au soir de sa vie, Marti dicte ses mémoires à une Autrichienne revêche et éprise de romanesque. Le narrateur voulait dicter un témoignage cru et sans fard du siège de Barcelone de 1714, la secrétaire en fait un superbe récit picaresque et haut en couleurs. Et les deux se disputent en permanence sous le nez du lecteur.
Si Albert Sanchez Pinol nous avait séduits par ses récits fantastiques comme La peau froide et Pandore au Congo, il prouve une fois de plus, si besoin était, qu'il sait raconter des histoires. Victus est à la fois un magnifique récit historique, pointu et documenté, mais surtout une palette d'émotions somptueuse, nous faisant passer du rire à l'indignation, de la colère aux larmes, de la tendresse au rire, etc. ; et une galerie de personnages fouillés, humains et fort accrochés à leur peau en des temps où la vie ne vaut pas grand chose.
Avec ce récit en trois parties, Veni, Vidi, Victus, où chacune est encore meilleure que la précédente, Albert Sanchez Pinol va crescendo de manière impressionnante. Finir ce livre est un déchirement. Mais ne pas le commencer serait une grave erreur.
[... et Charybde 2 et Charybde 3 sont méchamment d'accord ! ]
Coup de cœur
Coup de cœur
Le choix de Charybde 1 : du rire et des larmes
Le septième jour de Yu Hua : une errance de sept jours dans les limbes pour un homme fraîchement décédé ; sept jours de drames, d'une tristesse touchante et d'humour noir.
La révolte des cafards d'Oscar Zeta Acosta : l'engagement progressif et tumultueux de Buffalo Brown aux côtés des mouvements chicanos des années 60. Dans la lignée d'un Hunter Thompson, foutraque, déjanté, méchant.
Le choix de Charybde 2 : poin-tu !
Icecolor d'Emmanuel Ruben : un texte décisif, puissant et beau, une lecture indispensable pour qui aime l’esthétique politique servie par une écriture exceptionnelle.
Tout passe de Gabriel Josipovici : soixante pages de grandeur pudique, la belle et terrible solitude de l'intellectuel.
Le choix de Charybde 3 : voyager loin
L'affaire des vivants de Christian Chavassieux : un très bel hommage au roman du 19e siècle, superbement écrit, et avec des personnages attachants. Un vrai bon roman populaire, dans le sens noble du terme.
Eloge des voyages insensés de Vassili Golovanov : une splendide quête intérieure, sur fond de paysages à tomber par terre. Un récit de voyage extraordinaire et extrêmement émouvant.
Le choix de Charybde 4 : futur et morts-vivants
L'éducation de Stony Mayhall de Daryl Gregory : du zombie comme jamais vous n'en avez lu, un roman subtil, nuancé, émouvant. Qui l'eût crû ?
La fille flûte de Paolo Bacigalupi : de l'excellente science-fiction prospective !
Le choix de Charybde 7 : humour et émotion
L’ours est un écrivain comme les autres de William Kotzwinkle : une satire du milieu littéraire, des relations publiques et de la publicité, qui tourne en dérision de manière hilarante les obsessions narcissiques, de l’argent et de la célébrité de l’Amérique contemporaine.
Lanark d'Alasdair Gray : un livre qui se voit autant qu'il se lit, une tour de Babel de styles et d'émotions, un livre alternativement passionnant, désespérant, déroutant et fascinant.
Et Charybde au complet vous rappelle que les chefs d’œuvre font toujours plaisir, comme Victus d'Albert Sanchez Pinol, Confiteor de Jaume Cabre, Manituana de Wu Ming ou encore Les soldats de la mer d'Yves et Ada Rémy.