Atlas des continents brumeux
07/01/2012 Coups de coeur
Une tapisserie foisonnante, où les éléments du rêve côtoient ceux de la fable, entre Le Baron de Münchausen et Les mille et une nuits.
Constantinople à la fin du XVIIe siècle : la ville grouille de marins, cafetiers, mendiants, savants, janissaires, maîtres d'écoles, espions et alchimistes... on s'y recherche, on s'y cache ; on y règle des comptes ou on y étudie ; on y coupe des têtes ou mutile ses ennemis.
Une galerie de personnages hauts en couleurs et leur minuscules histoires qui digressent en permanence, pour finir par retomber dans le lit du récit principal : il y a le maître d'école persuadé d'être le fils du Sultan, il y a le secrétaire reconverti en chirurgien-dentiste, le mendiant qui attire la foudre, le voleur déguisé en femme enlevé par un sultan amoureux...
Et tous tissent une trame autour d'Ihsan Efendi le Long - le cartographe qui rêve le monde - et son fil Bunyamin, tunnelier dans l'armée ottomane, à qui il remet son Atlas et qu'il charge de lire le monde tel qu'il est.
L'Atlas des continents brumeux n'est pas un conte gentil. On y meurt, on y est mutilé ou maudit. Dans la bonne humeur, certes, mais quand même. Fable philosophique, épopée légendaire, cet Atlas flirte néanmoins avec l'aventure, l'humour, l'absurde, et même la physique quantique...