La première nuit est toujours blanche
Prix éditeur : 22,00 €
Collection : Pas de côté
Éditeur : ISABELLE SAUVAGE
EAN : 9782490385249
Parution : 11 septembre 2021
Pagination : 100 p.
Façonnage : broché avec rabats
Poids : 220 g.
Quatrième de couverture
Invitée en résidence à Plounéour-Ménez à l’été 2020, Anne Desplantez, dont le travail n’est qu’échange, est allée vers les habitants des monts d’Arrée, carnets, appareil photo et dictaphone en main, ne s’imposant jamais et suscitant la confiance, permettant ce qu’elle aime appeler de la création partagée, chacun participant à sa façon, donnant ce qui lui semble important, un souvenir, une image, une voix.
Ici c’est la force de la nature renvoyant à la fragilité humaine qu’elle a reconnue, et les liens invisibles qui unissent les uns aux autres. « Je recherche les tensions qui nous font sentir que l’équilibre que nous trouvons pour vivre ensemble est fragile, incertain mais précieux. » Et ce qu’elle sent ici, c’est ce qui précède peut-être cet équilibre, quelque chose de l’ordre de la bascule, un choix ou une décision, un geste, un acte volontaire ou juste évident, ou encore quelque chose d’indicible, plus diffus, mais qui fait l’histoire de chacun. Qui commencerait par une nuit blanche, parce que quelque chose a lieu, là, de profond et déterminant, absolu même si familier.
Entre photographies et « confidences » des uns et des autres, adolescents, couples, exilés, femmes et hommes de tous horizons, de toutes générations, des histoires intimes sont révélées, et aussitôt suspendues : on n’en saura pas plus que quelques bribes, juste assez pour sentir ces basculements plus ou moins francs, douloureux ou heureux, un déménagement subit, un soir d’été entre deux âges, une nuit, un jour… Des allers-retours se créent entre les pages, par les mots et par les images, un arbre penché dans la lande, des volets aux fenêtres… Il y a des visages, des corps dont la banalité ou la posture interroge. Des enlacements, beaucoup de tendresse. Des routes, des arbres, des maisons, quelques bêtes, des ciels, des ombres, un clocher, de l’eau, un trampoline, une robe de mariée. La voix de la photographe se mêle aux paroles retranscrites, à même hauteur — quelquefois on ne sait pas trop qui parle, quelquefois on ne sait pas trop d’où vient telle photo, tel détail, tel angle de vue.
À mi-chemin entre mise en scène et documentaire, c’est à une exploration en forme de fiction à laquelle nous convie Anne Desplantez, une fiction ordinaire, du vivant.