La Ferme des animaux

Quatrième de couverture

Petit bijou déniché par les éditions L’échappée, cette transposition du texte subversif de George Orwell en BD a valeur de document historique. D’abord, du fait du propos de cette fable, critique à peine voilée du stalinisme : Les animaux y chassent leurs maîtres humains et instaurent dans leur femme un nouveau régime politique qui tourne vite à la dictature. Ensuite, du fait des conditions de cette adaptation étonnante : en pleine guerre froide, les services secrets britanniques et la CIA décident de l’utiliser sous forme de BD à des fins de propagande anticommuniste, et particulièrement dans les pays du tiers-monde.

Document inédit et exceptionnel, car aujourd’hui quasi-introuvable dans le monde, cette BD est un fac-similé de sa version créole traduite en français. Et aussi l’objet d’un double paradoxe car, en effet, s’il est utilisé à des fins de propagande, le texte est en réalité tout entier en train de dénoncer ces méthodes et finit par annuler les visées contre-révolutionnaires de l’Occident. En effet, dans La Ferme des animaux, s’il est une chose intemporelle et universelle à retenir c’est que, pour faire triompher une révolution, le peuple doit se débarrasser de ceux qui prétendent en prendre la direction. Un album incontournable donc, enrichi d’une présentation du bibliothécaire Patrick Marcolini avec en bonus la version créole.