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L'Alphabet de flammes

de Ben MARCUS

L'Alphabet de flammes

Prix éditeur : 22,00 €

Collection : Fiction

Éditeur : EDITIONS DU SOUS-SOL

EAN : 9782364680265

Parution : 20 février 2014

Pagination : 345 p.

Poids : 456 g.

Neuf 22,00 €

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Coup de cœur

Le témoignage d'une apocalypse par le verbe. Magnifique. Terrible. Puissant.

L'épidémie commence lentement, les symptômes sont mal interprétés. Les parents ou les adultes s'occupant d'enfants connaissent une lente décrépitude physique : fatigue, peau fanée, perte de cheveux, d'appétit, de vitalité. Une zombification progressive et irréversible. La parole des enfants leur est devenue toxique.

Les foyers d'activité se multiplient.

On accuse les enfants juifs. Puis on accuse tout le monde.

Le langage devient une menace, quelle que soit sa forme. Seuls les enfants sont immunisés.

Le monde s'enfonce progressivement dans le chaos. On établit des zones de quarantaine. On déplace les adultes. On fait des tests.

Samuel, le narrateur, et sa femme Claire ont une fille qui les rend malades. D'adolescente en guerre contre ses parents, elle est devenue le poison qui les ronge. Mais, comme beaucoup, ils ne peuvent se résoudre à l'abandonner ou à la chasser.

Samuel et Claire sont des "juifs sylvestres", une secte basée sur l'isolement du savoir et le secret. Dans leur synagogue à la technologie étrange, les prêches des rabbins semblent détenir des clefs, ou en tout cas des pistes.

Samuel se lance alors dans des recherches absurdes, kafkaïennes, d'abord d'un traitement pharmaceutique puis d'alphabets non léthaux.

L'alphabet de flammes est le récit magnifique et terrible d'une lente perte d'humanité, symptôme par sympôme, palier par palier. Renonçant au langage, les adultes renoncent au sens et aux sentiments ; leurs visages rétrécissent, leurs langues durcissent. Certains meurent, les autres sont transformés en zombies, qui continuent à mener une lente parodie de quotidien, enfermés dans des routines insensées.

Activité était le mot qu'on utilisait pour parler des gens qui durcissaient irrémédiablement dans leurs lits, captifs de leurs membres figés par la parole et ses dérivés. Activité était le mot qu'on employait pour désigner, par euphémisme, son exact contraire.

Tous ceux qui conjecturaient le faisaient avec une force désespérée, et il fallait être fou pour ne pas les croire. Mais lorsque l'on mélangeait les différentes opinions afin de forger un savoir collectif, on obtenait un venin total qui se déversait de toute créature parlante. Le fil commun à toutes les théoriesétait que, peu importe le coupable, les enfants seuls étaient résistants.

Cette évidence n'échappa pas à ces derniers.

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