Dans la zone torride du Brésil
Prix éditeur : 15,00 €
Collection : Micheline
Éditeur : CHEMIN DE FER
EAN : 9782916130651
Parution : 23 septembre 2014
Pagination : 104 p.
Façonnage : broché
Poids : 200 g.
Quatrième de couverture
“Bondissant de racine en souche pour s’affaler en grinçant dans des flaques qu’on dirait de sauce tomate, la jeep, tel un cheval monté pour la première fois, s’élance sur une piste se glissant dans une forêt si dense que l’œil, à trois pas, ne perçoit plus qu’un mur végétal. En moins d’un quart d’heure nous avons atteint le campement indien dont la proximité nous a déjà été signalée par deux douzaines d’enfants nus et rieurs qui ont jailli des fourrés pour saluer notre passage de grands cris joyeux et de gestes de bienvenue. Enfin la jeep s’immobilise dans une clairière que les Indiens ont ouverte ou agrandie dans la forêt.”
En 1956, Benjamin Péret séjourne à deux reprises chez les Indiens du Brésil, dont il partage l'habitat naturel et le quotidien.
Dans la zone torride du Brésil réunit le récit de ce voyage et les photographies inédites qu'il en ramena, réalisant ainsi le projet qu'appelait de ses vœux le poète surréaliste à la fin de sa vie. S'y ajoute un article, inédit en français, qu'il publia dans le magazine brésilien Manchete.
“Benjamin Péret regarde vivre les Indiens dans leurs difficiles conditions matérielles avec la délicatesse respectueuse de celui qui sait combien l’échafaudage de leur mode d’existence est fragile. Précieuses sont leurs manières propres de lutter contre la nature, de prêter considération aux autres, de laisser éclater de grandes bouffées de joie vive, de se comporter au quotidien avec leurs enfants, leurs femmes, de donner un sens légendaire aux événements.
L’aptitude à la surprise de Péret lui-même n’est évidemment pas pour rien dans l’intérêt de son récit, qui joue à merveille du proche et du lointain, pour faire entrer le lecteur dans la zone torride du Brésil. Comment, sans son aide, nous engagerions-nous sur ces chemins gonflés “comme des boas repus”?? Qui d’autre nous ferait voir, comme lui, jusqu’aux entrailles spongieuses de la forêt, ces fleurs “à l’aspect inquiétant de foie de veau avarié”??”
Jérôme Duwa