Vieillir. Avoir été. Avoir vécu. Le lisant, on entre dans le geste de feuilleter un album d’images « flashback / flashforward ». On ne sait trop comment l’ordonner, ni l’entendre, et pourtant entre les pages, la vie. Son continu. Discontinué. Du présent se restitue, même passé, ou manqué. Quoi qu’il arrive, on sait qu’il est inévitable que les blancs l’emportent. Peu à peu, ils percent et délavent en sépia de plus en plus pâles les images. Celles où tous nous nous tenons. Mais « dans la règle du jeu debout », on aura au moins retrouvé l’île de Ré, la forêt, ses arbres, la réserve, la noyée que cherchait la solitude aux bords d’une rivière, le vacarme des boulevards, il/elle, ces aimé(e)s. Un peu d’éternité pliée, et à force, percée. Transpercée. Quelque chose comme d’une mélancolie, le sable du temps et ses éclats.
« À part ça, son truc ? La micronouvelle » dit l’un des récits. Ce qui n’empêche pas le livre de construire le continu multiple d’une écriture. Liée et rompue. De celles qu’on ne quitte qu’à regret, une fois le livre refermé sur sa question.