On ne dormira jamais
Quatrième de couverture
''C’était sinistre et beau à la fois. Mais, au fond, j’aimais ma vie souterraine. J’y trouvais une sécurité et une température constante. Sous terre, j’avais l’impression de vivre dans un lieu à part dont je contrôlais tous les paramètres. Je n’étais plus exposé au monde, à ses intempéries, à ses imprévus. Dans ma chambre au quatrième sous-sol, je jouissais d’une tranquillité totale. Je ne comprenais d’ailleurs pas pourquoi les hommes avaient abandonné les habitations souterraines pour se répandre sur terre. Quelle raison avaient-ils de s’exposer ainsi ?''
À tout moment, le bizarre peut fissurer la réalité quotidienne. C’est ce que découvre le directeur de L’Hôtel, un institut médico-légal, en acceptant une étrange proposition : abriter dans sa morgue un club clandestin.
Aux frontières de la ville, dans ce lieu immense et déroutant, commence alors la lente dépravation de son institution et le récit de son propre effondrement mental. Joie, quête de divertissement, oubli et angoisse cohabitent dans la chambre froide. Les limites s’estompent entre mort et vivant, humain et animal. Quand, au dehors, le ‘‘mal jaune’’ s’abat sur la ville et se propage, les cadavres s’amoncellent à L’Hôtel. Ajoutez des meurtres et quelques lapins nains : que la fête (des morts) commence !
Avec ce roman d’anticipation sociale baroque, Bruce Bégout nous entraîne au bout d’une décomposition totale : celle des corps, des identités et du récit. Car dans ce conte philosophique macabre, c’est bien la Mort, celle que l’on nie et refoule à la frontière de la ville, qui règne en grande maîtresse des métamorphoses.