Confessions d'un barjo
Quatrième de couverture
Confessions d'un barjo a attendu seize ans sa publication aux Etats-Unis, alors même et parce que Dick était devenu célèbre pour ses œuvres de science-fiction. Ce roman « autre » et « dérangeant » déroutait par sa facture et son esprit, classiques en apparence, révolutionnaires en fait. Jack Isidore, le barjo possédé de savoir encyclopédo-mys-tique, sa sœur Fay, intelligente, jolie, égoïste (mais pas plus que des milliers d'autres), et Charley, le brave homme de petit industriel qu'elle a épousé, et qu'elle trompe, sont des êtres que tout (adultère compris) semble vouer à la « normalité ». Et pourtant, le hasard qui les a assemblés pour un de ces bonheurs fonctionnels et préfabriqués reproduits dans notre monde à des millions d'exemplaires, a seulement réuni les éléments d'un mélange formidablement détonant. Et, par le grotesque de sa disproportion, la minuscule étincelle qui provoque l'explosion fait mesurer d'autant mieux combien la tragédie est en effet là, prête à éclater, sous le couvert de la banalité, dans l'ombre des vies apparemment le moins faites pour elle. Seul, sort indemne Jack Isidore le barjo — peut-être (à en croire Dick lui-même) parce que, comme l'Idiot de Dostoïevski, il est l'un de ces sublimes naïfs chéris de Dieu, « un authentique avatar de Parsifal, l'innocent des légendes médiévales ».
Sommaire
- Introduction de Paul WILLIAMS de Janine HÉRISSON