Le cafard hérétique, n° 4
Prix éditeur : 10,00 €
Collection : Revue
Éditeur : LUNATIQUE
EAN : 9791094318010
Parution : 5 novembre 2014
Pagination : 132 p.
Façonnage : broché
Poids : 190 g.
Quatrième de couverture
Les auteurs du Cafard ne seront jamais célèbres. Ne connaîtront jamais la gloire, les paillettes, les putes hors de prix ou les hôtels luxueux. Et puis quoi ? Eh bien, tant mieux ! Qu'est-ce que la gloire, en 2014 ? Se faire interviewer sur une chaîne idiote entre deux émissions de téléréalité ? Voir une brochette de seins pleins d'un silicone sur le point d'exploser venir se faire mousser en attendant eux-mêmes d'être célébres ? Être souriant et montrer une espèce de bonheur forcé à la foule de demeurés scotchés devant l'écran H24 ? Faire le guignol devant une caméra en vantant les atouts d'un dentifrice contre l'haleine de cheval ou d'un nouveau parfum de chips ? Ou pire : se complaire dans sa réussite et continuer d'écrire ce qui plaît aux lecteurs, sans remise en question, sans sacrifice, sans les heures de torture et les larmes de sang qui doivent couler des doigts d'un écrivain digne de ce nom.
En réalité, peut-être que certains deviendront célèbres. Je ne leur souhaite pas. Je leur souhaite solitude. Je leur souhaite désolation. Je leur souhaite amours déchirantes. Je leur souhaite les pires saloperies possibles. Je leur souhaite tout ce dont a besoin un écrivain pour traiter de tout ce qui est finalement vital dans la littérature. La souffrance, la folie, les pleurs, le désespoir, la colère. La chute. Je leur souhaite les pires saloperies afin qu'ils y plongent, qu'ils s'y noient, qu'ils y restent presque, et que, dans un dernier hoquet, à la limite du renoncement, ils se relèvent et reviennent avec un soleil entre les mains. Un soleil souillé et recouvert d'immondices. Un soleil à la lumière authentique et viscérale. Voilà ce que je leur souhaite.
Et, comme dirait Bataille, la littérature devient ennuyeuse quand elle s'éloigne du mal.
Alors, lecteurs, je vous souhaite une lecture douloureuse.
Mike Kasprzak
Sommaire
édito, Mike Kasprzak
Léonel Houssam, Textes de mon frère mort, Duno
Comte Saltykov, Journal d’un travailleur français en Bolchévie
Claire Barré, Nécrologie autobiographique de Sandrine P.
Le mec de l’underground, L’invasion
Paul Sunderland, Magnétique
Yugo Drillski, Gros Sac le Clown et la Cité du sirop Violet + Benzodiazépine
C. Von Corda, Softly
Kemi Outkma, Cowboy + Crucifixion en prose
Jacques Cauda, C’est chier + J’ai mangé
Antonella Fiori, Lobotomie de l’âme + Arrêt sur image
Marlène Tissot, Dépendance
Berriganovitch, Le psaume
Heptanes Fraxion, Mon ex beau-frère qui vit dans l’ouest + Qu’il fasse nuit et puis qu’il pleuve
Lillian Fornaud, Cadres de la misère
Gabrielle Jarzynski, J’attends + Je suce + Andromaque
Marc Bruimaud, Saint-Guy
Vincent, La vraie passion + Il était une fois le feu dans son ventre + Comme un morceau de soleil allongé entre mes doigts fous
Séverine Castelant, Rentrée scolaire + Rendez-vous médical
L’Animelle, L’amour Caterpillar + L’amour au ventre comme ta queue dedans
Mike Kasprzak, Frankenchild