Bordant l’océan Atlantique sur plus de 500 kilomètres, le pays est aujourd’hui, culturellement, l’un des plus importants de l’Afrique subsaharienne. Il est encore profondément marqué par la traite négrière qui constitua, au XVIIIe siècle, l’essentiel des « échanges » entre les populations côtières et les marchands européens. La patrie d’Ahmadou Kourouma, l’auteur du Soleil des Indépendances (Le Seuil, 1968), est devenue une nation littéraire, où la création des mots et de leur signification n’a pas cessé depuis plusieurs décennies. Elle s’exprime en français, langue du colonisateur présent sur ce territoire de 1893 à 1960 (date de l’indépendance), langue officielle et langue maternelle des vingt-six millions d’Ivoiriens. À côté du français, les autres langues – le sénoufo, le dioula, le baoulé et le bété, langues parlées, ainsi que le yacouba et l’agni – continuent d’exister et de véhiculer des cultures ancestrales. Les écrivains d’aujourd’hui, autant les hommes que les femmes, évoquent la vie quotidienne, ici, mais en train de s’imposer au monde. Les femmes, l’amour, l’éducation, les traditions, la politique, le pouvoir, l’histoire récente : tous ces thèmes traversent avec vigueur et humour la littérature ivoirienne.