Lost city radio
Prix éditeur : 8,60 €
Collection : 10/18 - Domaine étranger
Éditeur : UGE (UNION GÉNÉRALE D'ÉDITIONS)
EAN : 9782264051332
Parution : 18 mars 2010
Pagination : 381 p.
Poids : 248 g.
Coup de cœur
Dans un pays qui n'a pas de nom, qui pourrait être n'importe quel pays d'Amérique latine, marqué par une guerre civile que personne ne peut plus penser faute de mots... il reste des numéros, la désolation et une émission de radio.
Le récit commence par la rencontre entre Norma, l'animatrice de Lost City Radio, qui égrène à l'antenne les noms des disparus, et Victor, un garçon qui vient de la jungle avec la liste des noms de tous les siens. Dans la liste, il y a le nom de Rey, le mari de Norma.
Les souvenirs remontent alors, épars, liés au début de la guerre, une guerre dont on ne peut pas parler, menée par une organisation qui n'existe pas (ou peut-être que si ?), et des hommes qu'on n'a plus le doit de nommer. Dont Rey, aujourd'hui disparu.
Si dès le début le lecteur peut reconstituer rapidement les événements (la guerre, la risposte, la dictature, le rôle de Rey), on finit par comprendre que l'histoire n'est pas si simple : Rey est un menteur et les souvenirs de Norma et Victor ne coïncident pas.
C'est dans ce flou que le roman prend de l'ampleur, dans le décalage entre une guerre indistincte, dont les personnages n'ont ni vision d'ensemble, ni les mots pour la penser, ni les noms pour se souvenir, et sa présence en creux, bien réelle, dans les détails quotidiens, les cicatrices, les vies marquées.
La seule certitude est celle de la violence (un incendie, une prison) mais le plan, le dessein général, lui, se perd dans les diverses rumeurs. Les personnages peuvent être recrutés ou arrêtés sans trop savoir pour qui ils agissent réellement. Et au milieu des ces souvenirs d'une époque chaotique, il y a le quotidien d'après, plat, gris, entre solitude et oubli forcé.