Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin!
Prix éditeur : 14,00 €
Collection : xx-y-z
Éditeur : IXE
EAN : 9791090062207
Parution : 9 mars 2014
Pagination : 128 p.
Façonnage : carré/collé
Quatrième de couverture
« Le genre masculin ne sera plus regardé, même dans la grammaire, comme le genre le plus noble, attendu que tous les genres, tous les sexes et tous les êtres doivent être et sont également nobles. »
Requête des dames à l’Assemblée nationale, article 3 du Projet de décret adressé à la Législative, 1792.
Le long effort des grammairiens pour masculiniser le français a suscité de vives résistances chez celles et ceux qui, longtemps, ont parlé et écrit cette langue sans appliquer des règles contraires à sa logique. La domination du genre masculin sur le genre féminin initiée au xviie siècle ne s’est en effet imposée qu’à la fin du xixe avec l’instruction obligatoire. Depuis, des générations d’écolières et d’écoliers répètent inlassablement que « le masculin l’emporte sur le féminin », se préparant ainsi à occuper des places différentes et hiérarchisées dans la société.
Ce livre retrace l’histoire d’une entreprise à la misogynie affirmée ou honteuse, selon les époques. Riche en exemples empruntés aux deux camps, il nous convie à un parcours plein de surprises où l’on en apprend de belles sur la « virilisation » des noms de métier, sur les usages qui prévalaient en matière d’accords, sur l’utilisation des pronoms ou sur les opérations « trans-genre » subies par certains mots.
Éliane Viennot est professeure de littérature française de la Renaissance et membre de l'Institut universitaire de France. Spécialiste de Marguerite de Valois et d'autres «femmes d'État» de la Renaissance, elle s’intéresse plus largement aux relations de pouvoir entre les sexes et à leur traitement historiographique sur la longue durée. Militante féministe depuis les années 1970, elle s'est notamment investie dans les campagnes pour le droit à l'avortement, pour la parité et pour l'institutionnalisation des études féministes.
Sommaire
Avant-propos
Féminiser la langue ? Non, mettre un terme
à sa masculinisation
- La naissance du livre imprimé. — Survivance des anciens usages. — Premiers pas: vers féminins, vers masculins.
Les origines de la Querelle des Femmes
- Une dispute essentiellement politique. — La mise en orbite de l’exception française. — Une longue série de gouvernantes. — Contre-feux féministes. — La défaite politique.
La langue, nouveau terrain de la Querelle des
femmes
- Le début des hostilités. — Battre en brèche la puissance des femmes de cour. — … et celle des femmes de lettres.
La question des noms de métiers et de fonctions
prestigieuses, ou le sujet qui fâche
- Haro sur les terminaisons féminines. — Autrice, le casus belli. — Autres victimes désignées. Cent fois sur le métier… L’apport du XIXe siècle. — Nouveaux progrès, nouvelles contestations.
La question des accords, ou l’affaire du «genre le plus noble»
- Les accords de proximité. — L’accord des participes présents.
La question des pronoms, ou la barbe au menton
- Les pronoms sujets. — Les pronoms attributs.
La question du genre des noms d’êtres inanimés, ou la grande tentation du trans
- Un champ contaminé par la Querelle des femmes. — «F to M». — «M to F». — La grande valse des genres.
La question des frappes collatérales : messages subliminaux, exemples, nomenclature, etc.
- La «formation des féminins». — Citer les bons auteurs. — Nommer les sexes.
Les enjeux actuels
- Renouer avec les logiques de la langue française. — Innover tranquillement.
Bibliographie des ouvrages cités