Le Jardin des délices
Prix éditeur : 10,00 €
Collection : FiKhThOn
Éditeur : LA CLEF D'ARGENT
EAN : 9782908254846
Parution : 21 septembre 2010
Pagination : 124 p.
Poids : 112 g.
Quatrième de couverture
« Tu ne le savais peut-être pas, mais moi, j'étais déjà là, à l'H.P., à croupir d'ennui dans les flaques des seringues, à gémir dans les éviers, à me répandre dans le clapotis de leur va-et-vient sans consistance, à épier lors de ta première visite, la portée sans envergure de tes moindres gestes. C'est vrai... les grillages de haute sécurité derrière lesquels gémissait la cohorte décervelée des lobotomisés, assis comme des chênes foudroyés sur leurs chaises, les catatoniques, le corps noueux comme un cep à se pisser dessus pour mieux mouiller le lent pourrissement de leur chair immobile, et les vieillards, ah, les vieillards décharnés et séniles, qui de temps en temps hurlaient des obscénités sans ravissement !... »
Le jardin des délices relève du fantastique, mais nombre des figures étranges qu'il anime, sont également d'une parenté gémellaire avec celles de Jérôme Bosch. Un récit délétère mais néanmoins poétique à la rencontre des souvenirs obsessionnels de Marc, qui le font divaguer à travers les vieux quartiers d'Annecy ; lieux historiquement identifiables, bien que métamorphosés par l'inquiétante étrangeté qui en pervertit et déstructure les repères. L'imaginaire rejoindra le réel, lorsque le magicien - — en référence à celui du panneau central de La tentation de saint Antoine de Lisbonne de Jérôme Bosch — — livrera son secret.
Ni à la mode, ni soumise au hit-parade de la société marchande, encore moins livrée au divertissement pascalien, la littérature pour Éric Cerle, qui a retenu la leçon esthétique d'Henri Maldiney, se doit - — pour l'essentiel — — à un engagement destinal de l'existence.