Les Ardomphes
Prix éditeur : 9,00 €
Collection : L'Ange du Bizarre
Éditeur : GINKGO
EAN : 9782846794589
Parution : 1 octobre 2020
Pagination : 240 p.
Façonnage : carré/collé
Poids : 250 g.
Quatrième de couverture
Chassés-croisés dans un Paris nocturne et poisseux.
« Les Ardomphes » est le surnom familier qu’utilisait parfois Rimbaud pour désigner ses Ardennes natales. L’hôtel des Ardennes, près du canal Saint-Martin, à Paris, est le lieu hospitalier de toutes les passions. De la création romanesque, de l’amour physique, de l’amitié solide et du crime annoncé.
S’y croisent les rescapés de la nuit : voyageurs égarés, SDF en sursis, amants... Le réceptionniste est également écrivain ; sans le savoir, il tisse la trame d’un récit aux fils multiples, qui se dénoueront aux « Ardomphes ».
Écrit à « haute voix », ce récit aux rebonds narratifs successifs vire rapidement à l’ironique mise en abîme. Celle de la bouffonnerie existentielle, du bon usage médiatique de la précarité, du débordement fictionnel et des facéties de la création littéraire.
Extrait
« Les Abribus, Richard les fréquentait souvent. Pour traquer le sac oublié ou la valise égarée. Les bus un peu moins. Même si la fange qui lui collait aux basques lui laissait toujours une place assise. C’était son avantage. Son privilège de pouilleux. Les culs-crottés de la rue, les pue-de-la-gueule et les « crassouilles » en goguette, ça refilait de la distance avec l’autre monde. L’autre pays. Celui des mieux nourris, des mieux chauffés et des mieux lavés. Des gens propres et coiffés qui regardaient toujours ailleurs. Mais avec des coups d’œil en biais, des manières polies et des allures rusées d’indifférence qui le toisaient en loucedé. Richard y prenait plus garde depuis longtemps, les deux humanités savaient d’instinct se préserver des contacts, éviter les frôlements et les touchers fortuits, par une distance sanitaire passive, un écart spontané aussi naturel qu’une mixité de territoire entre deux espèces animales éloignées. »