Les corps, ces objets encombrants: Contribution à la critique féministe des sciences
Prix éditeur : 18,00 €
Collection : racine de iXe
Éditeur : IXE
EAN : 9791090062009
Parution : 6 mars 2011
Pagination : 238 p.
Façonnage : broché
Quatrième de couverture
Au laboratoire, dans les éprouvettes des biologistes de la reproduction, les cellules sexuelles mâles et femelles sont strictement équivalentes : 1 ovocyte = 1 spermatozoïde, chacun amenant la moitié des gènes du futur embryon. Fruit d’une démarche scientifique qui réduit la complexité à une série de mécanismes simples, cette égalité séduisante fait cependant abstraction du corps et vient paradoxalement renforcer la différence des sexes. En amont de la fécondation in vitro, les organismes féminins sont en effet soumis à des traitements lourds pour fonctionner sur le modèle masculin et produire en abondance des gamètes aisément manipulables.
Les articles réunis dans ce recueil permettent de suivre à la fois l’évolution des techniques et les interrogations qu’elles suscitent. Qu’il s’agisse de l’économie de la gestation ou de celle de la reproduction, des dérives eugénistes et des prodigieux avantages à attendre des progrès de la science, des égarements moralistes de la bioéthique ou encore, surtout, de l’identité sexuée et de la définition des catégories de sexe, la question du corps est ici au centre du propos. Hélène Rouch l’examine avec insistance dans une perspective clairement située, qui l’a également conduite à jouer un rôle actif dans le développement des études et recherches féministes. Les corps, ces objets encombrants rend justice à cet engagement. Composé de textes écrits sur une période de trente ans, il vise aussi à restituer, pour partie, le parcours intellectuel et politique d’une scientifique à la critique exigeante.
Enseignante en biologie, Hélène Rouch fut une des fondatrices du séminaire Limites-Frontières (1980 -1988). Membre du comité scientifique du CNRS constitué à la suite du colloque « Femmes, féminisme, recherches » (1982), elle a contribué à la création de l’Association nationale des études féministes et était rattachée au CEDREF (Paris 7). Elle faisait également partie du collectif éditorial de la « Bibliothèque du féminisme ».
Sommaire
Remerciements
Avant-propos
Note sur la terminologie
OUVERTURE
Les navires sont pleins de fantômes
MEMBRANES, LIMITES ET FRONTIÈRES
Limites et membranes
Le paradoxe d’une obsession
Le placenta comme tiers
La maternité mise à nu par ses propriétaires
La maîtrise de la reproduction : les enjeux de la catégorisation des sexes
Nouvelles techniques de reproduction : de la différence à l’inégalité
Les nouvelles techniques de reproduction : vers l’indifférenciation sexuelle
La dualité dans la reproduction sexuée
La médecine face à l’identité féminine
LECTURES CRITIQUES
Les données de la biologie
La différence des sexes chez Adrienne Sahuqué et Simone de Beauvoir : leur lecture des discour biologiques et médicaux
Acquis scientifiques et avancées féministes : Simone de Beauvoir, Suzanne Lilar, Adrienne Sahuqué
Présentation de Sciences et genre. L’activité scientifique des femmes
RECHERCHES FÉMINISTES, PRATIQUES POLITIQUES
Une agora des femmes
Recherches sur les femmes et recherches féministes : l’Action thématique programmée du CNRS
Huairou, le premier jour
ANNEXES
Bibliographie des ouvrages cités
Publications d’Hélène Rouch