Les Jardins statuaires
Prix éditeur : 24,35 €
Collection : ATTILA
Éditeur : ATTILA
EAN : 9782917084199
Parution : 26 août 2010
Pagination : 480 p.
Poids : 638 g.
Coup de cœur
Entrer dans l'univers des Jardins statuaires, c'est entreprendre un riche et grand voyage. Depuis 1982, Jacques Abeille a développé, roman après roman, une véritable épopée singulière, où de nombreuses trames s'entrecroisent, associant fondamentalement un cadre "urbain", celui de Terrèbre, capitale de l'empire du même nom, où fourmillent intrigues, mystères, conspirations et affairismes divers, un cadre "campagnard", celui justement des jardins statuaires, où l'on maintient l'art immémorial de la culture maraîchère des... statues !, et un cadre "sauvage" enfin, celui des steppes où rôdent d'insondables barbares, convoitant peut-être les terres de l'empire.
Le roman Les jardins statuaires est la pierre fondatrice de ce cycle foisonnant, où personnages et phrases nous emmènent dans un ailleurs aux légères touches fantastiques, où l'on côtoierait tour à tour les intrigues du Ernst Jünger de Sur les falaises de marbre ou d'Abeilles de verre, les touches finement mélancoliques du Julien Gracq du Rivage des Syrtes, ou encore les flamboyances de la prose poétique du Saint-John Perse d'Anabase ou de Vents.
Une lecture enthousiasmante qui donne immédiatement envie de s'immerger, aux côtés des mystérieux narrateurs, souvent eux-mêmes désemparés face à l'inconnu, dans l'ensemble de ce cycle d'une qualité magique... À poursuivre donc, avec Les Barbares et La Barbarie, dans les somptueuses réalisations qu'en offre désormais l'éditeur Attila, et avec Le veilleur du jour et Les voyages du fils, dans l'édition plus ancienne mais tout à fait correcte qu'en propose Ginkgo Éditeur.
[ ... et Charybde 5 approuve. ]
Coup de cœur
«On n'est jamais assez attentif.»
Les Jardins statuaires est un livre à savourer lentement, à relire, pour le plaisir du texte, des symboles et des métaphores. «Les signes pullulent. Il faut que le regard s'abîme.»
Le narrateur est un voyageur, un étranger au pays des jardins statuaires.
C'est l'austérité, le repli, et une forme de dénuement qui se dégagent de ce pays des l'entame du livre. On imagine un pays presque sans couleurs, à l'instar des dessins de Schuiten, les couleurs de pierre des murailles des domaines, des statues, le bois des rares chariots qui circulent sur les routes austères, les frondaisons et les toits des demeures sombres ou noirs.
On rencontrera la couleur en découvrant ou et comment vivent les femmes au pays des jardins statuaires, avec les arbres fruitiers du jardin des femmes, les voiles colorés qu'elles portent, les fresques, les broderies, les rosiers grimpants.
Le voyageur va explorer le pays des jardins statuaires jusqu'à ses confins et même au-delà, dans les steppes et à la périphérie du pays, au gouffre, dans un voyage onirique.
«Un matin, enfin, je me mis en route vers l'ultime domaine. Il pleuvait depuis trois jours. C'était un matin de brume. La marche était épuisante car je risquais a tout instant de perdre ma route, a peine marquée sur cette terre have. Je devais, pour garder ma direction, me fier a des rocs érodés et nus, qui surgissaient soudain devant moi comme autant de sentinelles oubliées, austères dans leur mutisme.»
Le voyageur, le guide, l'hôtelier, les doyens, la cavalière, le conquérant, la fillette, le gardien, les personnages sans nom, à l'exception de Vanina, la femme aimée, ajoutent à l'étrangeté de ce récit envoûtant, qui se déroule dans une époque et dans un lieu indéfini.
Quatrième de couverture
Que dire d’une œuvre si ample qu’elle échappe aux catégories littéraires ? Les Jardins statuaires, c’est à la fois une fable, un roman d’aventure, un récit de voyage, un conte philosophique. À une époque indéterminée, un voyageur découvre un monde mystérieux où, dans des domaines protégés par de vastes enceintes, les hommes cultivent des statues... Nourri à la lecture des surréalistes, mais aussi des romans populaires, Jacques Abeille (né en 1942) a créé une œuvre qui rejoint celles de Mervyn Peake, de Julien Gracq, de Tolkien, mais dont le destin dessine une légende noire : tapuscrit égaré, faillites d’éditeurs, incendies et malchances ont concouru pendant trente ans à l’occultation de ce roman sans équivalent dans la littérature française.