Quatrième de couverture : "Avec ce nouveau récit, Lamia Berrada-Berca aborde une nouvelle forme de l'intime. Elle explore sans jamais la nommer, les rivages de la maladie d'Alzeihmer, pour questionner en filigrane le rapport au temps et aux lieux de la mémoire. Un récit pudiquement tissé qui se défragmente en une pluie de souvenirs. S'y dessine le déploiement d'une vie sans contours fixes, dans une palette de sensations et de sentiments. Celle d'une femme passée de l'autre côté du miroir."
Le point de vue de l'éditrice :
Ce récit constitue un apport considérable au sujet d'une maladie qui est plus souvent traitée sur le versant de la médicalisation des personnes qui en sont atteintes plutôt que dans l'accueil de leur différence. La magie du texte de Lamia Berrada-Berca est de camper un personnage de reine en lieu et place d'une personne malade. Une reine qui habite une place pleine et entière, tout en occupant un territoire des extrêmes où elle touche à l'essentiel de la vie humaine, celui du passage vers notre finitude, où plus rien n'a d'importance qu'une sorte d'attente immobile et créatrice d'un vide tout proche, ayant dépassé tous les affres des dérisoires peines matérielles... Une Reine de l'oubli terriblement attachante jusque dans son embarquement dans un ailleurs réifié sous nos yeux en la matérialité évanescente de son corps, tandis que son esprit et son cœur s'arriment nuit et jour à la spiritualité de l'autre monde et scrute au présent un passé qui n'est plus. Un texte magnifique, à lire absolument, lequel, au-delà de la maladie d'Alzeihmer, en l'occurrence jamais nommé dans le récit lui-même, interroge profondément notre rapport à l'autre et à ses différences quelles qu'elles soient.