Le dimanche on va au restaurant
Prix éditeur : 15,00 €
Collection : La part commune
Éditeur : PART COMMUNE (LA)
EAN : 9782844182401
Parution : 3 novembre 2011
Pagination : 192 p.
Façonnage : broché
Quatrième de couverture
Lorsque Louise a saisi mon poignet en me rendant du ticket-repas la partie qui me revenait, je n’ai pas tout de suite pensé qu’elle pourrait être cette femme qui plus tard aurait pour moi de l’ambition dans la maison. à l’institut, on ne pense pas à l’ambition, ni à l’avenir, ni même à la maison. On tente seulement d’oublier ce qui nous a amenés là. Beaucoup disent, à mon avis pour s’excuser, que le déclin des mareyeurs les a amenés là. Comme il a, selon d’autres, amené dans la ville le vent et l’odeur. Moi, je crois que le vent et l’odeur étaient là bien avant le déclin des mareyeurs, mais qu’en période de prospérité, occupés que nous étions à surveiller les arrivées et surtout les départs des caisses de poissons, nous n’avions guère le temps d’y porter attention. Ce n’est qu’après. Avions-nous de même remarqué la vase qui entoure nos côtes, avant que ne s’y enlisent les carcasses des bateaux à l’agonie ? Je n’ai pas franchement de certitude à ce sujet. Alors, dans mon désarroi, je n’ai pas parlé de la fin des mareyeurs. Je n’ai rien dit. J’ai seulement pensé : Me voilà, toi, Chim, arrivé là. En carénage, pour ainsi dire. C’est tout.