Dans la penderie de Monsieur Bernard, il manque le costume qu’il déteste le plus
Prix éditeur : 12,00 €
Collection : contemporain
Éditeur : CHRISTOPHE LUCQUIN ÉDITEUR
EAN : 9782366260021
Parution : 14 octobre 2012
Pagination : 68 p.
Poids : 90 g.
Quatrième de couverture
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Christophe Lucquin et Andrés Felipe
Mario Bellatin nous offre ce texte inspiré de sa rencontre avec le chef de file du Nouveau Roman, Alain Robbe-Grillet. Dans la penderie de Monsieur Bernard est un texte étrange. Le narrateur fait la connaissance, alors qu'il descend à la plage, de Monsieur Bernard qui vient tout juste de recevoir une pierre sur la tête. Il l'aide. Pour le remercier, Monsieur Bernard l'invite à venir chez lui le lendemain pour recevoir sa récompense. Naît alors leur amitié. Tous les jours, ils se promènent sur un chemin, le long de la falaise, jusqu'à ce que Monsieur Bernard meure prématurément renversé par une ambulance. Le narrateur semble se confondre avec son ami disparu. Ce dernier lui laisse un héritage, l'écriture. Monsieur Bernard, le maître, le narrateur, l'élève. Mario Bellatin se lance dans une réflexion sur l'écriture. Dans la penderie de Monsieur Bernard n'a encore jamais été publié en langue espagnole. C'est son tout dernier texte. Un texte donc totalement inédit et très important puisque Mario Bellatin y dévoile les origines de son écriture. On dit qu'il est préférable d'avoir déjà lu Bellatin pour pouvoir pleinement apprécier ses textes. Lire est un livre de Bellatin, c'est accepter d'avance le fait qu'il faudra en lire un autre pour le comprendre et tomber ainsi dans son piège. Que ressent-on en lisant du Bellatin ? Un peu la même chose que face à certains films de Raul Ruiz ou de David Lynch. Un mélange de fascination, d'agacement, de déroute. Il n'y a aucune hiérarchie dans les textes de l'écrivain. C'est le lecteur actif qui reconstruit lui- même le puzzle. Mario Bellatin nous lâche parfois en route, d'autres fois, il nous rattrape, il faut savoir lui faire confiance. Mario Bellatin est un auteur prolifique. Pour lui, il s'agit avant tout de produire. Il a signé une quarantaine de livres en vingt-cinq ans. Il a fait de la prolifération éditoriale son fonctionnement, jouant ainsi du désir qu'il crée chez le lecteur pris à (dans ?) son jeu. Ses textes se présentent comme une série de fragments issue d'un grand tout. Les romans courts de Mario Bellatin sont écrits dans une langue qui perturbe, non pas parce qu'elle est complexe, mais parce qu'elle est d'une simplicité clinique. Ses textes réorganisent en permanence les pièces éparpillées d'un puzzle obsessionnel. Ce puzzle, c'est celui de l'univers poétique de Mario Bellatin qui a su, tant dans son oeuvre que dans son image publique, projeter une excentricité toute personnelle. Mario Bellatin se met en scène dans ses livres. La première personne est récurrente. Loin des pratiques auto fictives habituelles, il s'agit pour Bellatin d'inventer de livre en livre un mythe personnel. Dans ce but, Bellatin dispose d'un élément biographique parfait : il est né sans son bras droit. À partir de là il construit une fiction où la maladie occupe une place importante. Il ne s'agit pas de s'apitoyer sur son sort, mais de construire une mythologie - voire une mystique - autour du corps imparfait