Des Chiens Aupres des Hommes. Quand l'Anthropologue Observe Aussi l'Animal
Prix éditeur : 28,00 €
Collection : Anthropologiques
Éditeur : PÉTRA
EAN : 9782847430899
Parution : 14 mars 2014
Pagination : 354 p.
Façonnage : broché
Poids : 460 g.
Quatrième de couverture
Des chiens en sciences de l’homme ? L’idée pourrait paraître incongrue. C’est pourtant sous la forme d’un pari épistémologique que se donnent à lire les réflexions ouvertes dans cet ouvrage. Celui-ci part du postulat qu’il est anthropologiquement possible et pertinent d’étudier les hommes et les animaux côte à côte. Cette posture radicale fait d’emblée émerger une difficulté pour l’anthropologue : Comment observer le chien comme une présence située ? Comment l’étudier dans les spécificités de son existence ? Marion Vicart entend répondre à ces questions par la mise en œuvre d’un dispositif méthodologique spécifique, la phénoménographie équitable. C’est ainsi que l’ouvrage nous emmène par exemple à la découverte de la journée d’un chien. Mais l’étude de l’animal doit-elle se faire au détriment d’une étude de l’humain ? Ainsi, à mesure que se découvre l’« équitabilité méthodologique », ce sont d’autres chiens mais aussi d’autres hommes qui apparaissent dans leurs modes de présence, de coprésence et d’actions. De ces analyses phénoménographiques ressort une stimulante découverte : en dépit des spécificités de leur existence, l’homme et le chien partagent un mode de présence mineur fondé sur la distraction et le relâchement. Au terme de cet essai d’anthropologie équitable, ce sont d’autres interrogations qui sont soulevées : à quoi ces connaissances sur le chien vont-elles bien pouvoir nous servir ? Comment leur donner un statut analytique légitime dans la recherche ? Que peuvent-elles bien apporter aux sciences sociales ? L’exemple du chien permet ainsi de montrer comment le rôle joué par la nouvelle présence des animaux peut véritablement aider à repenser le projet descriptif, et celui plus fondamental, de l’anthropologie.
Marion Vicart, est docteur en sociologie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris), spécialisée dans l’étude des êtres humains et animaux. Elle enseigne depuis quelques années les méthodes d’enquêtes ethnographiques dans plusieurs universités et a par ailleurs réalisé diverses missions scientifiques sur le thème du vivant en ville et sur la cohabitation homme-animal.
Sommaire
PRÉLUDE
INTRODUCTION
Le doux paradoxe du chien
Partie I
JOURNÉE DE CHIEN
I. REGARDER AUTREMENT CEUX QUI EXISTENT : LA MÉTHODE PHÉNOMÉNOGRAPHIQUE
– Des animaux « hors » du commun
– Observer et décrire des journées de chiens : travail d’anthropologue ?
– De la microsociologie à la phénoménographie du détail
– La phénoménographie pour décrire la présence et l’existence animale
II. OTCHOUM, JEUDI 28 OCTOBRE 2004 À DORNAS
– Quel temps pour le chien ?
– Passage au calme
– Obsession et dépendance
– Le rythme de l’existence du chien
– Une modalité d’« être avec »
. Saisir la présence d’autres êtres
. Des chiens interactionnistes
– Une manière humaine d’être « en compagnie »
. La compagnie en quelques battements de cils
. Relation de coprésence et mise en détail du chien
– Parenthèse picturale autour de l’homme et du chien
– La vulnérabilité du chien comme appel à présence
– Anthropomorphiser le chien, «canimorphiser» l’homme
. « Ce n’est qu’un chien ! »
. L’homme canimorphisé
. L’anthropomorphisme : un outil méthodologique pour observer les chiens ? .
Quel effet cela fait d’être un chien
– Mineur, Majeur : les grands écarts de la présence
. Fluidité et mode mineur de l’homme
. Le mode majeur du chien : exclusivité et optimalité
. Une présence animale qui bascule
– Derniers instants de présence
Partie II
PRÉSENCE, COPRÉSENCE ET ÉQUITABILITÉ
I. DE L’ÉQUITABILITÉ EN PHÉNOMÉNOGRAPHIE
– Les « communautés hybrides » de la zoologie culturelle
– La « communauté des existants » et l’anthropologie de la nature
– Les « collectifs hybrides » et la sociologie des sciences
– L’équitabilité comme paradigme
II. DES CHIENS AUPRÈS DES HOMMES : OBSERVATIONS RAPPROCHÉES
– Percevoir une situation : la rue selon deux points de vue
– Le bonheur tiède : une façon humaine d’être distrait avec l’animal
. Phénoménographie du bonheur tiède : dépliement d’un instant
. Bien-être et mode d’« être bien » avec le chien : l’exemple du sourire
– Jeu et distraction chez le chien
. Un exemple de latitude comportementale chez le chien : la position de « sphinx »
. Instants de coprésence : l’homme auprès du chien
– Petit exercice d’interprétation
. Le chien singe-t-il l’homme ?
. Convoquer de nouvelles présences : les chiens-loups de Saarloos
CONCLUSION
– Singularité versus généralité
– Relation et « devenir ensemble »
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ILLUSTRATIONS ET DES SCHÉMAS