Les jeux de l'esprit
Quatrième de couverture
De Gary Davis à Einstein, beaucoup de rêveurs (mais dont les rêves forcent parfois à réfléchir) ont prêché la nécessité d'un gouvernement central de la terre, seul capable de faire face aux problèmes actuels. Un gouvernement mondial scientifique, c'est ce qu'a imaginé Pierre Boulle. Mais les savants qui le composent ont ceci de particulier qu'ils sont farouchement ennemis d'une technique inhumaine, horreur souvent décrite par des romanciers d'anticipation. Leur ambition est infiniment plus élevée. Celle de Fawell, le président, disciple à sa manière du père Teilhard de Chardin c'est l'essor spirituel de l'humanité, l'accès de tous à la connaissance sacrée. Tel est l'esprit de la révolution scientifique. Cette ambition ne se réalise pas. Pour conjurer le démon mélancolie qui menace de ravager le monde, les savants sont fatalement amenés à instaurer un programme de divertissements de plus en plus grossiers, de plus en plus barbare. Tels sont les jeux.
Comment de saintes intentions peuvent se trouver peu à peu déformées par les événements et par l'humaine nature au point d'aboutir à un résultat exécrable, diamétralement opposé à l'idéal initial, c'est un thème cher à Pierre Boulle, qu'il illustre ici à sa manière habituelle, avec un mélange de sérieux et d'humour qui n'épargne guère les autorités.