Les obus jouaient à pigeon vole
Prix éditeur : 15,50 €
Collection : Sur le fil
Éditeur : EDITIONS BRUNO DOUCEY
EAN : 9782362290947
Parution : 18 février 2016
Pagination : 184 p.
Quatrième de couverture
Trouillebleu, Dontacte, Père Ubu, Jojo la Fanfare, ils se sont trouvés de sacrés sobriquets les hommes de Cointreau-whisky. Parce que dans les tranchées, personne ne garde son véritable nom. « Ce sont des appellations d’état civil qui puent la naphtaline. Des inscriptions sur des tombes. Les prononcer porte la poisse.» Pour conjurer la peur, pour échapper à la balle perdue et au mauvais coup du sort, chacun a son petit rituel. Apollinaire, lui, écrit. Des lettres, mais aussi ce journal de la tranchée, où il collecte l’instant. Dialogues de soldats qui guettent dans la boue la mort en face et dont l’humanité nous bouleverse.
Avec tendresse et finesse, Raphaël Jerusalmy offre une dimension d’épopée à ces héros ordinaires dont la guerre dévore la vie. Mais la force magistrale de Jerusalmy est de nous amener, petit à petit, à entrer dans les pensées d’Apollinaire, à comprendre ce geste incompréhensible du poète : s’engager. Au nom de la poésie. « Il joue avec les mots comme d’autres avec le feu ». Ses poèmes, il sait bien que jamais un poilu ne les lira, et pourtant ils leur sont dédiés. Et l’émotion nous étreint, lorsqu’on le surprend à guetter la source du vers, à polir la strophe, à faire jaillir la création et l’acte poétique du chaos et de la destruction.