Dans la pièce du fond
Prix éditeur : 17,00 €
Collection : FINITUDE
Éditeur : FINITUDE
EAN : 9782912667182
Parution : 1 décembre 2003
Pagination : 224 p.
Poids : 274 g.
Quatrième de couverture
Oubliées pendant plus d'un siècle, les nouvelles de ce recueil, neuf petites merveilles à l'efficacité et à la précision impeccable, sont traduites ici pour la première fois. Elles nous font découvrir un univers étrange, un monde où rôde la folie, où le fantastique se mêle au quotidien. W. C. Morrow, qui avait lu les nouvelles d'Edgar Poe, celles de son ami Ambrose Bierce, mais aussi quelques français comme Vidocq ou Gaboriau qu'il cite, s'est forgé un style qui lui est propre. Il a même créé un genre que l'on pourrait appeler le fantastique policier ou peut-être déjà le thriller. Il a eu l'intuition de quelques-uns des grands thèmes qui baliseront la littérature de genre au XXème siècle : l'angoisse urbaine, la folie meurtrière, et ce mystère qui n'est jamais si opaque que lorsqu'il est à portée de main, derrière une porte, dans la pièce du fond ou dans le comportement d'un proche. Alfred Jarry ne s'y était pas trompé, lui qui affirmait à propos d'un recueil paru en France en 1901 : « On n'a encore rien écrit de pareil ». Ces nouvelles inédites le confirment. Les amateurs de littérature fantastique trouveront ici un nouvel auteur dans lequel se plonger, encore que nouvel ne soit pas l'adjectif exact. En effet, contemporain et ami d'Ambrose Bierce, William Chambers Morrow (1854 — 1923) continue à sa manière la voie ouverte par Edgar Allan Poe et ses nouvelles fantastiques. Cette année, deux éditeurs proposent aux lecteurs français de redécouvrir cet auteur, après un premier recueil paru en France voici plus d'un siècle, dont Alfred Jarry avait affirmé : « on n'a jamais encore rien écrit de pareil ». Finitude, un éditeur bordelais, propose un très joli livre en papier ivoire de qualité que rehausse la composition, digne des anciennes éditions Piazza ou encore des Enseignes du Pot Cassé. A l'intérieur, un avant-propos informatif donne quelques lumières sur les neuf nouvelles du recueil. Les mots des titres sont évocateurs et annoncent la couleur du crime : mystère... cambrioleur... étrangleur... suivis d'adjectifs soulignant le caractère insolite du substantif. La remarque est importante, car comme il est dit en dernière couverture ( enfin une quatrième de couverture informative ! ), Morrow a créé le genre du 'fantastique policier', voire le début du thriller... Et la lecture le confirme, encore qu'il ne s'agisse pas ici de scènes sataniques ou des serial-killers plus courants de nos jours. Les nouvelles seront appréciées selon les goûts de chacun, mais pour moi les meilleures sont l'Automate Hanté, Un point de vue Inhabituel, La Femme dans la Pièce du Fond, l'Etrangleur Ecarlate et La Compagnie Générale de Déchargement. Les autres m'ont paru moins percutantes, sans doute parce que nous sommes si habitués aujourd'hui à des histoires de plus en plus retorses... Mais elles firent leur effet à la fin du XIXe siècle. Naturellement, on ne saurait donner un aperçu de ces nouvelles sans lever en même temps une partie de leur attrait : il y a des idées remarquables, notamment dans la dernière nouvelle, qui justifient amplement une meilleure célébrité à cet auteur trop méconnu...