La nuit t'a suivi
Prix éditeur : 16,00 €
Collection : Présent (im)parfait
Éditeur : ISABELLE SAUVAGE
EAN : 9782917751756
Parution : 11 novembre 2016
Pagination : 114 p.
Façonnage : broché
Poids : 90 g.
Quatrième de couverture
« aussi librement que tu l’as toujours appris tu es là tu te souviens de ces luttes tu te souviens de ce qui semble être un fossé entre deux mondes pourtant si proches tu te souviens que ton corps est toujours ton corps et restera ton corps tu te souviens que ta langue n’appartient pas aux masses innombrables mais à toi seul tu es là tu te souviens dans cette pièce où la nuit t’a suivi tu te souviens immobile dans cette pièce à l’heure où le reste s’effrite
ta langue n’appartient pas »
Sommaire
Le flux de paroles de La nuit t’a suivi très vite nous happe, nous entraîne dans son chant comme hypnotique, tant est fort le caractère rythmique et mélodique de ce texte. C’est à un constat d’une extrême lucidité quant à la difficulté de vivre aujourd’hui dans un effondrement généralisé qu’est sommé le lecteur, ce tu sans cesse répété, adresse impérative, injonctive. Pas de ponctuation, la phrase est ininterrompue, « ne cesse de finir », les seules « pauses » étant les passages à la ligne. Et cependant, toujours, « dans ce petit cube de désespoir quelque chose semble ne pas s’être brisé ». La nuit t’a suivi en effet ne cesse de balancer entre désespoir et espoir obstiné, un « désastreux espoir » « à toujours ressasser l’humain ». Au-delà de l’apparente répétition, le texte toujours avance, avec des enchaînements à la fois semblables et décalés, évolue et se métamorphose au fil des phrases. Dans le constat initial, « maintenant », aux phrases davantage énonciatives, s’imbriquent ainsi peu à peu un « comment c’est » puis un « pourquoi », et désormais « il s’agit de » faire, de « rester dans les secousses du vivre ». Parce que reste la foi dans la parole : « ta langue n’appartient pas ». La langue, dans le corps, reste le « sismographe d’un dehors », à constater les dégâts, et à creuser, pour « agréger tout ce qui ne peut plus tenir ensemble », inventer « cette guerre du vivant », « cette géographie du doute ».