Pas Sidney Poitier
Prix éditeur : 22,90 €
Collection : ACTES SUD
Éditeur : ACTES SUD
EAN : 9782742794799
Parution : 2 février 2011
Pagination : 298 p.
Poids : 284 g.
Coup de cœur
Le petit homme arriva en se dandinant, grognon et l'oeil chassieux, et s'enquit non sans pertinence "Vous en êtes à combien de semaines ?"
- Cent quatre, fut la réponse de la première voisine.
Information qui fut confirmée par l'assemblée au complet, ma mère y comprise, dont les paroles exactes furent "Beaucoup trop !" Puis elle hurla "Garez-vous les filles ! Deux ans qu'il se forme et le voilà qui arrive !"
Pas Sidney Poitier : mère hystérique, père inconnu, prénom contrariant. Et Noir. Puis riche. Le bordel.
Quand, très jeune, Pas Sidney perd sa mère, il se découvre à la fois une richesse incalculable en actions CNN et un mentor : Ted Turner, le roi des médias. Il grandit sous l'aile de Ted, lequel est un peu gêné de son image de Blanc recueillant un orphelin noir. L'Amérique, quoi.
En grandissant, Pas Sidney apprend vite que son prénom va lui causer souci. Ses petits camarades le prennent pour une provocation, les adultes pour de l'humour ou de la bêtise mal dosés.
Sa vie devient plus facile quand, à la bibliothèque, il se découvre un don pour l'hypnose en autodiacte.
Sa vie se complique quand il commence à réellement ressembler à Sidney Poitier, avec des effets secondaires curieux : un pouvoir évident sur les femmes, et des rêves étranges (voire des passages entiers de sa propre vie) tout droit tirés de la filmographie de l'acteur en question.
En butte à des interlocuteurs qui le trouvent toujours trop noir ou pas assez, il est propulsé de désastres en désastres, peu aidé par ses mentors, Ted Turner et... le professeur Percival Everett : l'un ayant tendance à collapser en permanence, l'autre à lui fourguer des donuts ou de la philo de comptoir.
Comme dans Désert américain, l'Amérique passe ses obsessions au scanner lorsqu'un héros ingénu découvre l'extraordinaire effet de son état sur les autres (la mort dans Désert américain, la couleur de peau dans Pas Sydney Poitier) alors que lui-même se sent simplement... lui-même. Percival Everett a décidément un don pour les cocktails : sensibilité, humour, énergie, poésie, une très belle plume, et toujours un dosage impeccable.
Coup de cœur
Quatrième de couverture
En contrepartie de ce menaçant destin, sa mère, à sa mort, lègue également à l’enfant une colossale fortune issue des dividendes d’actions jadis acquises par elle dans une jeune entreprise du nom de CNN, fondée par son vieil ami, Ted Turner. Flanqué d’une Jane Fonda en tenue d’aérobic, l’extravagant roi des médias prend en charge la formation de l’orphelin, qui s’initie à la gestion de son patrimoine tout en se découvrant pourvu de surnaturels dons d’hypnose… et d’une embarrassante capacité de séduction.
Victime de la concupiscence érotique de son environnement féminin immédiat, en butte à la brutalité raciste des forces de police comme à l’hostilité de ses camarades d’université, tétanisé par les fantasques conseils d’un très déconcertant professeur de “philosophie du non-sens” du nom de Percival Everett, et maintes fois sauvé du désastre par son capital en dollars, Pas Sidney Poitier progresse dans l’existence comme dans un champ de mines, au fil d’un roman d’initiation aussi drolatique que grinçant, dans une Amérique contemporaine confrontée au pesant héritage de la question raciale.