L'Exploration de la Sibérie
Prix éditeur : 14,90 €
Collection : Voyage en poche
Éditeur : TRANSBORÉAL
EAN : 9782361570705
Parution : 1 juin 2014
Pagination : 560 p.
Façonnage : broché
Poids : 490 g.
Quatrième de couverture
De Marco Polo à Roald Amundsen en passant par Christophe Colomb, Vasco de Gama ou Fernand de Magellan, les grandes révolutions cosmographiques du dernier millénaire ont fécondé les bibliothèques. D’entre tous ces rayons bien garnis, pourtant, il en est un qui paraît injustement clairsemé, à la lettre « S » : celui de la Sibérie. Les auteurs de L’Exploration de la Sibérie ont formé le dessein de réparer cette injustice.Ainsi voit-on se lever, au soir du XVIe siècle, les Cosaques de la première heure à la conquête du Far East. D’un bond impétueux, ces conquistadors russes marchèrent de l’Oural au Pacifique « à la rencontre du soleil levant » dans une ruée fiévreuse vers l’« or doux » – la zibeline. Cent ans plus tard, annexant les terres, assujettissant les tribus indigènes, ils avaient déjà investi le bord extrême de l’Asie septentrionale, du « Grand Nez » (le cap Dejnev) à la « Deuxième Volga » (le fleuve Amour), sans oublier le Kamtchatka.
De cet immense continent, à l’aube du XVIIIe siècle, Pierre Ier fit un empire rien moins qu’eurasiatique. Son programme : concurrencer les Européens sur les mers du Sud en ouvrant une voie exclusive, sibérienne, vers l’Inde et la Chine, et « prendre Christophe Colomb par derrière » en jetant un pont russe vers l’Amérique, mission qu’il assigna à un vieux compagnon d’armes, le Danois Béring. Et surtout : explorer, explorer, explorer, avec toute la fibre encyclopédiste de son temps. Catherine la Grande, à la fin de ce siècle, étira l’aile sibérienne de l’aigle russe dans le même esprit civilisateur.
Napoléon détourna un temps l’Empire russe de son projet sibérien, mais la diversion ne dura pas. Partant, la voie était libre pour faire entrer le progrès en Sibérie avec son triple corollaire : l’industrie, la colonisation et bientôt le chemin de fer – le légendaire Transsibérien. Cela ne put se faire sans une légion d’explorateurs hors norme : bagnards décembristes, savants romantiques, exilés polonais, anarchistes, agents du tsar, militaires et autres intrépides Michel Strogoff. La Sibérie de nos livres d’enfants… En s’appuyant sur le goulag et le gigantisme industriel, l’État soviétique opéra au XXe siècle une exploitation intensive, grosse de dangers pour une Sibérie jalouse de sa virginité. Dès lors une pléiade d’aventuriers prêts à aller au bout d’eux-mêmes prirent la terre sibérienne pour un champ d’exploration de leurs propres limites comme en réponse à ces mots prémonitoires de V. Arséniev, l’auteur de Dersou Ouzala : « Que reste-t-il à l’homme quand il n’y a plus rien à découvrir, à explorer en pionnier ? Il lui reste l’exploit. »
Pour peindre cette histoire épique, les auteurs n’ont pas choisi le genre monographique mais le mode du récit dans les pas d’explorateurs tous différents, tous héroïques. Un récit qui s’abreuve aux premières sources : archives ou imprimés russes, souvent inédits.
Sommaire
INTRODUCTION – Avant les Russes, le vide ? (De Gog à Kutchum)Au temps des mammouths et des rhinocéros
Les débuts de l’histoire
Les peuples sibériens
Où les Russes entrent dans la danse
PREMIÈRE PARTIE – XVIIe siècle : Le temps des cosaques
1. Un conquistador russe (Ermak)
Une vie de cosaque
Par-delà la « Grande Pierre »
Trois hivers en Sibérie
2. La ruée vers l’or « doux »
Mangazeïa, la cité de la fourrure
Oceano nox
« Moi, Penda, petit trappeur libre… »
3. Le lac, le fleuve et l’océan
« Pétrouchka », le père des villes sibériennes
Cinquante-sept ans après l’Oural, le Pacifique (Békétov, Moskvitine)
L’Amour jusqu’au bout (Poyarkov)
L’avant-Béring (Dejnev, Stadoukhinka)
La deuxième Volga (Khabarov)
Le « Ermak » du Kamtchatka (Atlassov)
4. Le transit sibérien des ambassadeurs (Pétline, Baïkov, Spathari)
DEUXIÈME PARTIE – XVIIIe siècle : L’exploration extensive
1. Au commencement était Pierre
Le prisonnier et l’autodidacte (Strahlenberg, Rémézov)
Le premier explorateur scientifique (Messerschmidt)
Mission secrète (Evréinov, Loujine, Béring, Tchirikov, Gvozdev)
2. La Grande expédition
À l’ouest du Taïmyr, ou les lieutenants dégradés (Mouraviev, Pavlov, Malyguine, Ovtsyn, Minine)
Un voyage de noces (les Prontchichtchev)
À la pointe de l’Asie (Kh. Laptev, Tchéliouskine, Tchékine)
L’inaccessible passage (Lasinius, D. Laptev, Kindiakov)
Le détachement académique (Müller, Gmelin, La Croyère, Lindenau)
Chez les sauvages du bout du monde (Krachéninnikov, Steller)
La mort du Commandeur (Béring)
3. À la fin était Catherine
Les expéditions de 1768-1774 (Pallas et compagnie)
Le dernier rivage (Kobélev, Billings, Sarytchev)
TROISIÈME PARTIE – XIXe siècle : L’exploration intensive
1. Les bagnards explorateurs
Un « lieu idéal »
Les décembristes (Bestoujev, Batenkov, les Borissov)
2. Les « Russes étranges »
À la poursuite des terres fantômes (Gedenström, Sannikov, Anjou, Wrangel)
Le Colomb du permafrost (Middendorf)
3. Un explorateur nommé RGO
L’orographe (Czerski)
L’ami des Yakoutes (Sieroszewski)
Prince, géographe et anarchiste (Kropotkine)
« Où rugissait le tigre, siffle la locomotive… » (le Transsibérien)
QUATRIÈME PARTIE – XXe siècle : De l’exploration à l’exploit
1. Des explorateurs écrivains
Un géologue jules-vernophile (Obroutchev)
À l’école de Dersou (Arséniev)
2. Le retour aux origines (Okladnikov)
3. L’exploit au secret
L’homme au renne de fer (Travine)
Le piéton du Transsibérien (Choumitski)
Les traîneaux de la nuit polaire
EN GUISE D’ÉPILOGUE