Margherita Dolcevita
01/11/2011 Coups de coeur
Margherita est une « petite fille périmée » de 14 ans et demi.
Margherita habite une zone qui n'est plus tout à fait la campagne, pas encore la ville.
Margherita vit avec sa famille, sympathique et un peu fêlée : un grand-père qui s'empoisonne à petites doses pour s'immuniser, une mère qui fume des cigarettes virtuelles, un père qui répare tout ce qu'il trouve, un frère foot-bourrin, un autre spécialiste en astropataphysique, et un chien qui ne ressemble à rien.
Mais un jour débarquent des nouveau voisins. Qui sont bizarres. Du genre à pousser à la paranoïa : ils savent tout des secrets et des désirs cachés de tout le monde et ils les comblent. A coups de jeux vidéos, de Botox, d'écran géant et de plats surgelés... Ces voisins sont un rouleau compresseur qui bousille le quotidien de Margherita. Margherita qui résiste comme elle peut, en continuant d'écrire des premières phrases de romans, des poèmes ratés, et de rendre visite à la Petite Fille poussière, le fantôme d'une maison en ruines.
Le livre se lit d'une traite, le ton est caustique, c'est la voix de Margherita, entre doux délire et franchise crue. C'est à la fois drôle, intrigant, touchant et triste.
La métamorphose imposée par les voisins ressemble à une plongée de force dans le monde froid et matérialiste des adultes. Et Margherita ne peut pas résister. Elle observe avec lucidité, elle tente de se soustraire au dérapage général, mais elle ne peut pas l'enrayer.
Finalement, il reste le désarrois d'une petite fille qui ne comprend plus ses parents et qui ne veut pas grandir, surtout dans l'Italie de Berlusconi.
[... et Charybde 3 approuve.]