Nos fantastiques années fric
07/05/2011 Coups de coeur
Chronique acide des dérives affairistes du 1er septennat Mitterrand, et premier chef d'œuvre de Dominique Manotti.
Après les trois enquêtes de l'inspecteur Daquin, Dominique Manotti accède en 2001 à une nouvelle dimension avec la publication de Nos fantastiques années fric.
Maîtrisant parfaitement le récit fictif dans le registre de l'Ellroy d'American Tabloïd, elle peut ainsi dresser cette chronique acide, au prétexte d'une enquête policière joliment menée, des dérives affairistes du premier septennat de François Mitterrand, première étape très réussie d'une série à venir de dénonciations - dans lesquelles le seul pamphlet ne l'emporte toutefois jamais sur la qualité romanesque et la tenue des intrigues - de la corruption presque inséparable du pouvoir au sein des démocraties modernes...
Il est venu ici la première fois il y a plus de vingt ans, avec son père, brillantissime avocat d'assises qui s'était illustré après la guerre dans la défense des collaborateurs, trapu, cheveux en brosse, une allure de sanglier et une voix rocailleuse, l'ami intime de Bornand. Et l'amitié, c'est sacré pour Bornand. Un ami, c'est pour la vie, quoi qu'il fasse. Et cette amitié, Nicolas Martenot en a hérité, comme du reste de son patrimoine. Depuis, dans ce salon, il a participé à des dizaines de soirées, pas de grandes réceptions, mais des rencontres choisies, des liens personnels qui se créent, des réseaux qui s'entretiennent, et Bornand au centre, à la croisée de toutes les influences, avec maîtrise et élégance. Un instrument de pouvoir, et une jouissance.
Un authentique chef d'œuvre du roman noir français contemporain.